Il est difficile d'écrire aujourd'hui... Mais comme pressé par une urgence de coucher qq mots pour remplacer les larmes au téléphone, comme un cri.
Ma tantine Lili est partie !
Celà m'a frappé comme un coup violent qui m'enlevait le peu d’oxygène qu'il reste ici ! Lili m'a beaucoup apporté, la veille de sa disparition elle nous écrivait un email enthousiaste sur notre périple, curieuse de l'esthétique des missions jésuites et heureuse de l'épanouissement des enfants...
On est jamais assez proche de ses proches. Tout comme Zadig , le bonheur est chez nous, en nous au coté des siens, nous le savons tous. Ce voyage n'est pas une fuite ni un éloignement, même si aujourd'hui il nous coûte. C'est un épanouissement que nous voulons en et au retour partager avec nos tripes avec vous nos proches. Le blog, et tout autre "modernisme décharné" n'est que trop plat pour y faire passer les sensations des rencontres ou des paysages et des odeurs. Le monde nous entoure de trop de brièveté, nous ne voulons pas nos sensations et notre vie réduite à des textos sans chaleur !
La distance et le choc sont douloureux à vivre, Lili me manque et me manquera toute ma vie !
Et écrivant son nom, Lili , sans doute cela pourra paraitre impudique, mais pour moi c'est ma tantine et c'est à elle que j'écrirai donc, et à tous lecteurs , famille et amis, pour que vous vous souveniez aussi de Lili.
Tantine Lili,
Sans doute les spectacles rigolos "son et lumière" que nous préparions avec les cousines Anne et Isa ou encore les cabanes de coussins lors des fêtes de Noël, aussi où gamin je jeta qq pattes crues sur le képi d'un représentant de la maréchaussée qui passait par là sous ton balcon de la rue Tolbiac et ton courroux lorsque celui-ci frappa à la porte... Je me souviens des vacances avec les cousines, des tours en vélos dans la rue avec Anne et des rigolades estivales, mais surtout je me souviens de nos vacances de ski et certaines en particulier avec un trajet en train de nuit que nous utilisions pour des parties endiablées de monopoly... Les repas de famille annuels chez toi grands moments de retrouvailles après souvent plusieurs mois sans se voir la vie du monde des adultes ayant creusée les distances, paris-bayonne... Nos discussions téléphoniques qq fois nocturnes, rares mais longues comme des échos aux échanges chaleureux avec ma maman, ta Juju, ta jumelle... Et ton sourire ma Tantine car toi et maman et tonton Simon on peut dire que vous m'avez transmis des valeurs en tout cas celle du courage , elle vient en grande partie de toi et de l'histoire de notre famille que la guerre mondiale a détruite complètement mais que vous, avec Hélenne et Mathilde, vous avez su construire. Reconstruire une famille quel courage parti de rien, de plus rien, quelle FAMILLE ! Merci à ceux qui vous ont protégés de justesse par les justes. Le hasard a fait que nous avons longtemps habité Andresy une ville ou toi, ta juju ma maman et Simon votre frère vous avez passé qq années en foyers votre enfance privée de parent. Le hasard a fait aussi que je travaille à Tarnos où vous avez aussi séjourné enfants sans parents hébergés en camp d'été à l'école Jean Jaurès. Le travail que tu as fait pour l'association de ces enfants dont vous avez fait parti : ces centaines d'enfants de déportés, la réalisation de ces livres d'histoire de ces foyers, grâce à toi et aux anciens des foyers, tous sont notre histoire de famille, puzzle emprunt de collectivité, c'est la notre et nous nous devons de la transmettre. Pour moi, de cette histoire j'en ai beaucoup reçu, mais c'est surtout un refus permanent "à laisser tomber" qui guide ma vie. Et qui , il faut le dire fatigue qq fois mon entourage... La vie se doit d'être riche, le contraire serait pire que vulgaire j'ai tiré cette leçon aussi ambition... Lili c'est ce que j'ai appris de toi , de notre famille , de ma maman chérie, ta juju, c'est vous qui un jour m'a fait alpiniste, pilote d'avion, aller au pôle nord à ski, et aujourd'hui ici, et surtout aimer ma Sandrine et avoir des enfants et leur transmettre cette histoire née du plus noir de l'histoire humaine, c'est pour ne pas gâcher, pour que la vie soit riche... Pour se sentir vivant !
Merci
Ol
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire