dimanche 6 mai 2012

De Cuzco à Nasca - Cordillère Blanche - Civilisation pré Inca

Bonjour,

Un spot écrit au nord du Pérou juste avant la ville de Tumbes ici précisément clic-ici
Nous avons profité cette après midi de la plage et de la température de l'eau à 25°C presque aussi chaude que l'air qui dépasse les 30°C... Demain nous passerons en Équateur et prendrons la route vers Cuenca.

Quel beau pays ce Pérou !

Petite frustration par moment car nous avons sans doute trop pris notre temps en d'autres contrées... Il faut bien faire des choix. Un pays comme le Pérou à lui seul (près de 3 fois la France) mériterait par ses richesses culturelles, archéologiques et ses paysages d'y passer 3 mois voir plus... Revenir explorer les sources de l'Amazone du pied du Machu Pichu et de là via 3 rios remonter dans la jungle par bateau jusqu'à Iquitos au nord-est du pays doit être un voyage lent mais magnifique de près de 2500km. Parcourir le pied des hauts sommets de la Cordillère Blanche ou surtout y faire qq ascensions.  Vivre les grandes fêtes de Cuzco en Mai et Juin... Bref la liste est trop longue pour cet hallucinant pays qui répond à ce qui est le plus cher à nos petits neurones : se cultiver !

Un tel voyage pour nous (ex) sportifs montagnards gardera tout de même une insatisfaction : ne pouvoir sentir par l'effort le pays dans ses recoins les plus secrets. Le véhicule que nous avons choisis même s'il était un "4x4 volant" ne pourrait jamais remplacer les sensations que procurent l'immersion par l'engagement physique dans un paysage et au plus proche des gens , à leur rythme loin des ripios cahotants ou pire de l'asphalte.

N'y a t il pas de plus douce frustration que celle de savoir qu'il faudra revenir !

Bon, ceci dit depuis Cuzco jusqu'à aujourd'hui à Tumbes tout au nord du pays, comme Ulysse nous avons fait un beau voyage.

Il nous a fallut pas moins de 3 ou 4 cols à environs 4500m pour revenir de Cuzco sur la cote Pacifique à Nasca. Cette route vertigineuse donnait par exemple : on roule à 3200m une vallée dessous si profonde qu'on ne voyait pas le fond, mais des plateaux en étageaient le précipice. Donnant ainsi l'impression d'un altiplano intermédiaire à l'étage en dessous et au dessus des sommets si éloignés mais si massifs que l'on pouvait presque les toucher. Partout en haut et en bas le travail de l'homme dessinait des champs cultivés sur plus de 2500m de dénivelé. Incroyable ces Andins. Enfin dans un des cols après un péage (oui même à 4000m) nous avons pris l'orage de grêle , la route était en neige...

On prête souvent : "du bon sens aux paysans". Ils en ont sans doute. Mais il n'y a aucun bon sens à première vue tout au moins, à aller s'isoler sur des flancs de monstres de 6000m à plusieurs heures de marche pénibles (les lamas ne portant qu'une charge très modeste , moins que ce qu'un homme peut porter) pour en plus y cultiver pomme de terre ou quinoa ou maïs (il y en a même avec des épis couleur noir, incroyable !). Et pourtant pousser par on ne sait quelle intention, des familles s'y sont installées et vivent là. Cette haute route fût comme un pèlerinage au pays du courage. Tout comme à 5000m en Bolivie les gens d'ici n'en manquent pas. Et comme une cerise sur ces sommets, les femmes travaillent aux champs vêtues comme "des princesses" (dixit Flore). Mais la vie est dure, l'homme d'ici s'y est adaptée. Des fêtes patronales rythment aussi leur vie. Il ne faut pas les croire tous pauvres (économiquement car pour le reste la richesse saute aux yeux). Mais il est sûr qu'un soutient équitable à leur économie est utile si ce n'est indispensable. C'est la mission soutenue par l'union européenne qu'a choisie Arnaud que nous avions rapidement croisé de http://www.avsf.org en aidant les éleveurs d'alpaca de Cuzco.

Et sur la fin de cette route en descendant vers l'océan, la chaleur revenait , le soleil aussi, un paysage plus désertique sans verdure apparait. Nous arrivions à Nasca ! Près de 3 jours pour faire 300km.

Nous avons bivouaqué là où tous les camping car vont, du coup nous avons partagé du temps et des jeux avec nos nouveaux amis le "Club des 6" (voir lien sur la gauche). Une grande et belle famille avec 4 enfants comme nous sur le tour de l’Amérique du sud en camping car. Nous avons bien aimé ces moments partagés avec José et Nathalie et leurs enfants. On a au passage appris de nouvelles règles de Uno, pas simple... On espère les revoir ici ou en France.

Les lignes de Nasca ou Géoglyphes de Nasca ne sont réellement visibles que d'avion. Mais le billet à 100USD/pers pour 7 minutes de vol est prohibitif pour nous 5, et les thermiques au dessus du plateau rendent le vol inconfortable. Nos amis Californiens Lacey et Luis de lostworldexpetion (voir lien à gauche) qui résidait aussi là et comme nous sur la route , Lacey a fait le tour en avion elle en est revenue déçue. D'autant, comme vous l'avez lu, le Machu Pichu nous a saigné. Alors nous nous sommes contentés des miradors. Il y en a 2 sur le bord de la Panamericana. Une colline et une tour métallique. On a tout de même un aperçu sans saisir la beauté de l'ensemble cependant. Le diaporama vous donne qq photos.

Ensuite dans la "banlieue"  de la ville d'Ica, nous avons bivouaqué dans un oasis cerné de dunes géantes à Huacachina. Moment d’éclate totale : on a fait un tour en jeep des dunes et du surf sur ces grandes dunes de sable. Tout le monde en a fait , même Titouan qui a adoré avec ses sœurs cette partie de montagne russe à fond. Nous avons surtout filmé avec la Gopro mais vous verrez qq photos en attendant le téléchargement des films.

Tout proche de Lima et du site de Pachacamac (Lima que nous n'avons pas pris le temps de visiter malheureusement car il nous faut être fin juin à Carthagène tout au nord de la Colombie) nous avons bivouaqué dans un petit village de pécheur à Pucusana. L'endroit grouillait d'activité les pécheurs revenaient au port... Nous y avons mal dormi les voisins faisaient la noce mais nous avons bien mangé : ceviche et calamars. Des pélicans se battaient les poissons que les pécheurs retiraient des filets.

Puis nous avons fait d'une traite une longue bambée. Et encore une haute route magnifique (les superlatifs manquent, il faudra réviser ses synonymes). Nous avons fait environs 500km entre Lima et Huaraz ville sanctuaire au centre de la Cordillère Blanche et Noire, au pied du Parc national Huascaran. En passant à nouveau par des cols à plus de 4000m. La route est moins belle que celle de Cuzco à Nasca mais ne boudons pas , ce fût encore magnifique surtout quand à l'approche du Nevado Pastoruri 5240m le ciel s'est découvert ! Ici c'est le pays de l'Alpamayo , des 4 Huandoy du Huascaran du Chopicalqui et le très connu Artesonraju le sommet du logo de la Paramount. On vous laisse admirer en cliquant sur les noms de ces sommets. Nous n'avons pas eu tous les jours beau temps c'est vrai, et les éclaircis furent mêmes rares donc les photos difficiles à saisir. Mais quand la vue se dégageait quel spectacle ! Il faut revenir en juillet plus froid mais plus dégagé. Et revenir grimper !

Nous avons bien essayé de monter vers les lacs Paron et Llanganuco avec Pancar. Mais les pluies et les orages ont beaucoup endommagé les pistes déjà difficiles et à plusieurs reprises j'ai touché dur et du faire demi-tour (mal aisé)... Une autre bonne excuse pour revenir.

C'est donc par la route Huaraz - Casma via le site archéologique de Sechin  (ce jour là plus de batterie) que nous avons quitté ces montagnes magiques pour la cote Pacifique.

Puis la route du nord sur la Panamericana pour les villes de Trujillo (et la toute proche Huanchaco et ses caballito de totora comme au Titica où nous avons bivouaqué en bord de mer avec un couple d'allemands retraités en ccar 4x4 Iveco que nous avions vu à Bahia Ingles lors de la fête à la coquille saint jacques au Chili).

Trujillo possède 2 sites majeurs au Pérou : les Huacas de la Luna et del Sol de l'empire Moche et la citadelle de Chan Chan de l'empire Chimu . Les Chimu succédèrent qq années seulement à la civilisation précédente Moche qui régna dans cette région près de 1500ans dès le premier siècle après JC . Les Chimu se firent ensuite avaler lors de l'invasion Inca. Dont le tombeau du Seigneur de Sipan démontre toute la puissance et la complexité de la civilisation pré Inca. Site que nous avons aussi visité à Lambayeque plus au nord de Trujillo et qui est la découverte majeure de ces 50 dernières années au Pérou car épargné par les destructions des conquistadors. Il est inutile (nous l'avons fait le soir) d'aller faire les 35km de piste entre les champs de canne à sucre vers Sipam. Un musée a en effet été créé à Lambayaque et dévoile les trésors de son Seigneur : la plus belle exposition que nous ayons vu ! Comme dans de nombreux musées et sites nous n'avions pas le droit de prendre des photos. Je vous laisse regarder les documents suivants en cliquant dessus : doc 1 , et surtout les très beaux reportages Arte visibles ici : doc 2 , doc 3 , doc 4

Nous quitterons cette région par les plus grandes pyramides en Amérique du Sud à Tucume. Visite sous un soleil de plomb, nous nous échappâmes rapidement... Pour monter assez vite vers Piura au nord et enfin arriver à l'approche de Tumbes. Ces pyramides ont subi la destruction du temps mais elles donnent encore une idée de leur grandeur passée. Elles sont construites en adobe ("adobé") comme toutes les constructions, temples Moche et Chimu. Aujourd'hui encore dans le nord de l'Argentine du Chili , en Bolivie et au Pérou les habitations les plus récentes sont faites de brique d'adobe. On voit souvent sur le bord des routes des maçons les mouler et les faire sécher (on en voit aussi en Inde). C'est un ciment naturel résultat du mélange d'argile, de sables, de cailloux et parfois de coquillages. Ce ciment doit aussi sans doute se transformer dans le temps car si les effets d'El Nino ont usé les murs au cours des siècles passés, les restaurations faites ces dernières années avec la même composition, tiennent beaucoup moins. Il faut donc régulièrement restaurer les restaurations (sic).

Sur cette route rien à signaler, il y faisait très chaud. Mais le retour dans des zones moins désertiques et plus subtropicales nous permirent de remanger des fruits étranges dont je suis bien incapable d'écrire le nom.

L'un d'entre eux ressemble à un haricot vert géant de 30cm de long.
Vous l'ouvrez en deux et vous aspirez le jus sucré et suave de la fibre cotonneuse qui entoure les graines géantes.

Enfin un indélicat nous a refiler un faut billet de 20 soles (ils sont malheureusement nombreux comme les faux billets de 100USD) qui causa qq troubles lors du paiement d'un péage à Piura... 

J'oubliais, Laïla a pris des photos du chien péruvien. Une race endémique que le pays protège maintenant et que les touristes peuvent voir dans chaque site archéologique. Il a la particularité d'être noir charbon et surtout de ne pas avoir un poil. Ou seulement qq uns sur la tête en crête de coq. Il n'est pas très beau à voir ni agréable à caresser mais il fait parti du patrimoine. On dénombre à ce jour moins de 50 spécimens dans tous le pays !

A bientôt en Équateur !

1 commentaire:

virginie a dit…

bien triste !

http://bigbrowser.blog.lemonde.fr/2012/05/08/alerte-sanitaire-au-perou-un-mal-mysterieux-tue-par-centaines-dauphins-et-pelicans/