lundi 28 mai 2012

Amazonie

Bonjour à tous,

Nous avons quitté les chaleurs humides presque insupportables de Guayaquil sur la côte Pacifique de l’Équateur (ndl : le pays se nomme Ecuador et l'Equator est le nom de la ligne équatoriale qui coupe par définition le pays et notre globe terrestre en deux hémisphères). Et en qq. heures nous avions gravi près de 4000m en traversant le Parc National d'El Cajas , sous la pluie tropicale. Transition impressionnante  !

C'est bien la caractéristique de ce pays , la diversité est forte en seulement qq kms... Les gens aussi y sont agréables. Mais hors qq tentatives de corruptions par la Police Argentine (sans succès pour eux), nous avons toujours été bien accueillis dans tous les pays. Certes les gens de haute montagne sont toujours ici comme chez nous d'un abord plus froid au début tout au moins, car les sourires viennent vite dès que nous montrons nos "mignons" à la fenêtre.

La route des brouillards vers Riobamba , Banos via Cuenca

Nous sommes arrivés à Cuenca jolie ville, avec Guayaquil ce sont les deux plus grandes après Quito la capitale. Elle trône à 2300m. Son passé colonial lui a permis d'être reconnue patrimoine mondial par l'UNESCO car son plan d'urbanisme n'a pas changé depuis les conquérants sous Charles Quint (un Habsbourg mais Français, c'est intérressant comme ce voyage nous oblige à replonger dans l'histoire)

Sur la route, dans un brouillard à couper à la machette, nous croisions un couple Régine et Huber Delacanebiereaushuaia (voir lien à gauche). Puis le brouillard nous avala l'un et l'autre de nouveau, eux vers le sud nous vers le nord...

La route repris son droit après qq jours à Cuenca. Et nous nous sommes plongés en direction de l'Oriente : (à l'est donc) là où comme au Pérou , Bolivie, Colombie , Venezuela, les affluents de l'Amazone prennent leur source : la forêt primaire Amazonienne nous attendait ! Et ce fût magnifique...

Sur la route, nous passerons par Riobamba ville entourée des volcans Chimborazo (6 310 m) dont vous pourrez voir de belles photos dans le diaporama, Altar (5 321 m), Carihuairazo (5 020 m), Tungurahua (5 023 m), Cubillín (4 711 m) et Sangay (5 230 m). Ce dernier que nous longerons est au centre d'un autre Parque Nationale Sangay que nous ne ferons que traverser rapidement. Il pleuvait encore, le volcan était encapuchonné.

Car pour nous Équateur rimera souvent avec pluies et brouillards. Ce pays est le pays de l'eau. C'est le pays au monde avec la plus grande concentration de rivières au km² !

Aussi : rassasiés par le ciel, nous ne nous arrêtâmes pas à Banos ! Ou seulement le temps d'un almuerzo collectif avec les Chamaco et avec de sympathiques et nouveaux amis (mais trop rapides) de : Lavieestbelleautourdumonde.overblog.com (lien à gauche). Nelly et Stéphane nous donnèrent qq utiles indications pour la Colombie et les Chamaco un bon plan pour l' Amazonie nous n'irons pas à cause "d'une batterie de FARC" (voir plus bas). Titouan se faisait un nouveau copain Gabin. Ces deux familles remontaient la sierra, nous la descendions...

Nous nous croisons souvent avec les Chamaco avec un plaisir grandissant depuis Ushuaïa. Nous nous retrouverons en Colombie c'est probable car ils prendront sans doute le même bateau retour. Nous avions fait d’ailleurs ensemble le pied de grue à la frontière pour entrer du Pérou en Équateur. En effet entrés un dimanche nous étions obligés d'attendre non pas la douane, mais les compagnies d'assurance véhicule étranger : il nous en coûta environs 10 USD pour la fameuse SOAT dès l'ouverture des bureaux lundi. La soirée derrière les bureaux de l'immigration a permis de boire qq coups ensemble , les enfants de jouer, et de manger un délicieux poulet préparé par Virginie. Nous avons dès ce soir là pris la température avec l’accueil si chaleureux des Équatoriens. Un policier maître-chien de la brigade anti-narcotrafiquant nous expliqua son métier et nous permis d'accéder à Internet et de connaître le nom de notre nouveau Président François Hollande : nous entrions en Équateur le même jour que lui à l’Élysée !

A cette même douane je croisais un couple aperçu plusieurs fois sur la route depuis l'Argentine. Peter et Janina deux suisses font le tour en KTM (voir lien à gauche) ! Assurément ils vont là où personne ne peut aller. Nous avions mis les fesses sur le même engin chez un ami français Jean-Pierre vivant au Brésil. C'était l'année dernière lors de sa fête de départ à la retraite (voir bcp plus bas dans le blog)... Autant dire il y a un siècle tellement cette année fût riche !


Après Banos nous descendions le long du fleuve vers Puyo : enfin l'Amazonie et ses Singes !!

En rentrant dans la forêt primaire d'altitude. C'est ici une Amazonie plus dense aux arbres moins hauts que les grands fromagers (ou encore Ceiba comme on les nomme ici) que nous avions connus il y a qq années en Guyanne Française avec des amis en remontant durant une 10aine de jours le fleuve Sinnamary en pirogue. C'est de cette famille d'arbre que les indiens tirent le coton pour les textiles ou pour entourer les fléchettes des sarbacanes. La diversité de la faune et de la flore est donc différente car la canopée ici gène moins l'arrivée du soleil sur le sol. Nous avons été dans une réserve qui recueille les animaux et principalement les singes. Yvan Bouvier nous accueille très chaleureusement de son accent de Neuchâtel. Nous arrivons le soir entourés des singes à poil laineux . Ce gorille d’Amérique du Sud à la queue équipée de peau comme la main, elle est en permanence accrochée comme mue par une intelligence propre : c'est une sécurité. Les enfants sont médusés. Je reste séduit pour ma part par le singe araignée , ce singe, le plus grand singe d’Amérique du sud mais finalement très peu étudié, il n'y a qu'à le constater avec Google, il possède entre autres particularités : des antérieurs à 4 doigts, le pouce ayant disparu. Darwin a du passer par là...Sandrine n'osera pas trop pénétrer la forêt environnante et bruillante... Mais apprécia beaucoup l'échange avec Yvan et ses volontaires.

Ces espèces rarissimes sont en danger. Plus ici, ouf...

Spectacle impressionnant ! On ne s'en lasse pas. Certes la forêt est dense et les nids de guêpes ou de tarentules sont à portés (chut ne disons rien Sandrine écoute... elle est tarifiée à l'idée de tomber nez à nez avec un insecte géant ou une arachnide), mais le charme opère tout de même.

Les enfants sont curieux mais les singes encore plus. Titouan et Flore furent un peu effrayés de cette proximité. Nous retrouvons aussi un coati (famille des ours) espèce que nous avions rencontrée au Brésil. Il y aura aussi des singes capucins blanc (très agressifs mais au nom fameux crié par le capitaine Haddock  avec son : "Sapajou !") .

Il y a aussi les petits sacripants-voleurs : les singes écureuils et les tout petits (10cm) singes tamarins gourmands de bananes. Souvenez-vous Flore s'était fait courir après par l'un de ses congénères au pied du Pain de Sucre en plein Rio de Janeiro.

Nous avions déjà pu admirer ces espèces au Brésil ou en Argentine et en Bolivie. Mais ce centre marque et restera dans nos mémoires ! On pénètre un refuge où les animaux viennent ici après avoir été le fruit de trafiques ou de maltraitances et de malnutritions (par exemple capturés puis vendus à des particuliers qui ne savent pas s'en occuper).

Yvan et son humour nous explique simplement le fonctionnement du centre, l'histoire des animaux, les espèces et leur éthologie.

On a adoré ! Amis soutenez Yvan et son projet :  Paseo Ecologico Los Monos et si vous passez par là n'oubliez pas d'apporter un pot de moutarde forte de Dijon. Yvan appréciera ! Plus que la fondue , pour un suisse c'est dire le coté accros du gars ! On en avait un plein pot... On l'imagine se faire du "cuy". Prononcer "couille", sic ! c'est du cochon d'inde. Bien grillé à la moutarde de Dijon, miam.


Puis les FARC nous tombèrent dessus !

Après une visite dans une pisciculture de poissons géants... Nous allions encore plus au sud vers Macas.

Nous cherchions un bivouac en pleine forêt. Nous sommes tombés en rade de batterie moteur (morte) devant un fleuve au bout d'une piste étroite et boueuse, nous ne pouvions y faire demi-tour.

Là, un chef indien Shuars avec un collier de dents de jaguars au bout duquel une énorme tête d’anaconda lui servait d'étuis à téléphone portable ! Il est entouré d'hommes encagoulés et en armes !

Tout d'abord pour situer : les Shuars sont les fameux nommés par les conquistadors : Jivaros réducteurs de tête : les Tzanzas.

Ensuite les FARC tout le monde connait... On a donc eu qq gouttes au front...

Avant de voir débouler les caméramans et les casquettes du fameux National Geographic. Il tournait un film retraçant une histoire douloureuse qui n'est pas terminée, malheureusement, même si de gros efforts sont faits en Colombie...

OUF !!

Enfin ce sera Puerto Misahualli au bord du grand rio Napo


Nous reprenions tout de suite la route après une aide précieuse de toute l'équipe du National Geographic pour nous aider à faire demi-tour. L'orage grondait (tropical forcément). Nous dormirons ce soir là à Puyo devant le stade de foot local sous une pluie très forte et surtout après avoir remplacé à 10 hrs du soir la batterie ! Les taller (atelier) du village étaient encore ouverts...

Le lendemain, nous prenions la route de Tena pour ensuite Puerto Misahualli au bord du beau mais froid  rio Napo (il prend sa source dans les hautes montagnes du Cotopaxi).

Pour les courageux le Napo rejoint l'Amazone qui descend à Manaus au Brésil puis Belem sur la cote Est du continent pour se jeter dans l'océan Atlantique. Il faut 3 semaines pour rejoindre en bateau Manaus et une 10aine de jours de plus pour relier Belem. On traverse ainsi toute la forêt d'Amazonie. Plus modeste mais sans doute superbe aventure , on peut rejoindre depuis Puerto Misahualli le village de Coca plus au nord est. Des jeunes se lancent dans l'aventure en 4 jours en radeau !

La placette du village de Puerto Misahualli abrite des singes capucins blancs assez rigolos mais attention à ne pas laisser la porte du Pancar ouverte, ces singes sont par essence agressifs !

Nous avons bivouaqué dans le parking de la Marine Equatorienne devant le Napo. Le soir même nous étions à bord d'une pirogue pour nous rendre dans la communauté Kishua de Shiripuno. Nous n'avions pas encore rencontré Amélie et Teo habitants de cette communauté et responsables de l'agence de voyage à Puerto Misahualli TEORUMI . Amélie, franco-belge si je puis dire, est tombée amoureuse du pays et de Teo, il faut dire qu'il est séduisant (le pays ! restons calmes). Ils ont leur agence juste au coin à gauche quand vous arriverez sur la place. C'est tout d'abord Gunar et Ushi nos amis suisses rencontrés aux Galapagos qui nous ont parlés de ce bout du monde merveilleux. Ils y avaient passés plusieurs semaines avec leurs enfants en tant qu'aide bénévole à l'école de Shiripuno.

Nous avons beaucoup aimé le contact avec Amélie et les femmes de la communauté. Nous sommes allés garer Pancar sur le terrain de foot de la communauté. Pas besoin de pirogue, heureusement, il y a une piste qui longe le Napo. Nous y avons appris à faire du chocolat depuis la torréfaction de la fève, appris les coutumes (qq unes) et dansé.

Mais voyager c'est partager. Sandrine a donc rassemblé encore une fois (après la Bolivie et le Pérou) tous les vêtements qui n'allaient plus aux enfants et des chaussures et les a donnés à deux familles. Les mamans nous ont remerciées en colliers magnifiques faits mains avec des graines de la forêt. Pour nous c'était disproportionné.

Alors que Titouan participait à une partie musclée de foot, voir le diaporama... Sandrine s'est rendue à l'école et après une visite des classes et de longs échanges avec maître et maîtresse, nous avons donné des livres qui manquent ici pour l'éducation des enfants.

Avis aux volontaires : si vous avez des livres surtout en espagnole merci de prendre contact avec nous ou surtout avec Amélie : amélie_leman@yahoo.fr . Des écoliers français viennent chaque année ici mais aussi la maman d'Amélie (qui habite dans les Yvelines) ils peuvent prendre avec eux qq colis.

En rentrant à Bayonne, notre proximité avec l'Espagne nous permettra aussi de regrouper des ouvrages...

Laïla et Flore se sont faites de nouvelles copines qui ne les lâchaient pas au sens propre. Nos filles ont beaucoup aimé ces rencontres et jouer avec leurs amis... Elles ont envie d'y retourner.

Sur le Napo une longue balade en pirogue nous mena vers une autre réserve d'animaux qui démontre s'il le fallait combien les espèces animales sont en danger dans leur propre habitat ! Des gens se mobilisent, à minima parlons d'eux.

A bientôt !

Prochain spot : Quito et ses environs.

Le diaporama :

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