mercredi 25 avril 2012

Titicaca !

Bonjour à tous,

Nous sommes depuis hier soir 24 avril à Nazca et cette après midi nous irons voir les fameuses lignes ! Nous avons pour y venir fait la très haute route de Cuzco - Machu-Pichu - Nazca en passant les 20 derniers jours entre 3500 et près de 5000m. Ce spot fût cependant rédigé à notre arrivée à Cuzco au pied du chemin de l'Inca vers le Machu Pichu, je vous le livre en l'état. Il y a tellement de choses à voir au Pérou qu'il est difficile d'en faire état. D'autres spots suivront...

Nous sommes heureux d'y retrouver des amis les www.chamaco.fr avec qui nous avions en "grosse bande" fêté Noël à Ushuaïa. Cependant après avoir eu une météo nuageuse voir orageuse, mais le soleil pointait souvent son nez (nous avons pris de beaux coups de soleil), malheureusement ici en arrivant à Cuzco : nous sommes sous la pluie et l'orage !

En regardant les prévisions météo , nous ne sommes pas très optimistes sur les jours suivants. A tel point que l'on se demande si nous pourrons voir le Machu Pichu...

Bon que nous est-il arrivé depuis le Canon du Colca et ses cols à près de 5000 m ?

Nous avons pris la route de Puno au bord du très fameux lac Titicaca par les hauts plateaux. La route ourlée de volcans est magnifique et reste souvent autour de 4000m. Les enfants ont la pleine forme, Sandrine et moi semblons ressentir plus les effets de l'altitude : car nous sommes assez vite fatigués en fin de journée, les enfants eux terminant en pleine forme sur un chahut du diable. De plus à 17:00 s'il fait nuit noire, le soleil se lève très tôt, nous aussi de-facto, nous terminons donc assez vite la journée sur les genoux.

Il y a 5 heures de décalage entre le Pérou et la France sauf erreur.

Nous traverserons rapidement la ville de Puno (ce n'est plus la période des fêtes les activités y sont très réduites) pour nous rendre à notre bivouac , un hôtel 4 étoiles qui a ouvert son parking gardé au camping car (et ses douches). Le site en soit est beau, au bord du lac et surtout devant l'un des fameux ex canonniers de la Marine Péruvienne du Titicaca le Yavari. Son transport est plus glorieux que ses batailles : pour cause il n'a jamais été armé. Par contre il a fallut le fabriquer en Angleterre, puis lui faire traverser les océans pour arriver via le Cap Horn au port d'Arica qui au 19ème siècle était encore un port Péruvien avant la guerre du Pacifique contre le Chili. Puis il fût démonté et transporté par train jusqu'à Tacna. De là il prit la route, toujours en kit, à dos de mules pour Puno.

Ce dernier trajet dura 6 ans !! Puis il fût assemblé pour enfin naviguer. Son moteur suédois à vapeur fût assez rapidement passé au fuel.

Aujourd'hui c'est un musée, Après une visite en famille, Titouan y est retourné pour jouer les marins d'eau douce. Admirez-le sur le diaporama !

A Puno, nous avons pris qq renseignements pour aller visiter les iles sur le lac. 3 d'entre elles abritent des communautés aux modes de vies très différenciés et marqués : Uros, Taquile et Amantani. Mais les prix pour nous 5 avec une nuit sur Amantani et un guide francophone étaient prohibitifs. Ils restaient 2 solutions : soit organiser soit même le séjour en prenant les bateaux en collectif et en se débrouillant sur place pour la nuitée , ce que font bon nombre de routards. Ou encore, ce que nous avons préféré faire, prendre la route de la péninsule de CapaChica plus "natural" et moins courue par les tours opérateurs de Puno et de là voir avec les pécheurs pour nous rendre sur les iles.

En chemin nous sommes passés par un site majeur pré-Inca puis Incas lors de l’expansion de leur immense empire au 14ème siècle.

Ce site magnifique au bord d'un lac magique dont une ile centrale fait partie de la magie du lieu. Sillustani est un cimetière constitué de tombes : Chulpas, à la forme d'un immense mug à café Starbuck de plus de 10m de haut constituées de pierres parfaitement jointives (donc Incas) ou non jointives (donc pré-Incas). Ces Chulpas sont très massives. On en trouvera à d'autres endroits vers Cuzco.

Une nuit à Silluastani et 3 ponchos achetés après, nous prendrons la route de CapaChica. Mais sur la route nous avons eu la chance de rencontrer Erasmo qui nous proposa un cours sur les plantes médicinales de la région.



Nous avons aussi traversé la grouillante ville de Juliaca et ses nombreux taxis comme les rickshaw de l'Inde ou de l'asie du sud est.

Nous visitâmes aussi une des jolies et très rustiques fermes (la vie y est donc très dure, surtout sous la pluie ce jour là) dont le faîte du toit ou le porche d'entrée sont coiffés d'un couple de taureaux en terre cuite peinte, sorte de porte bonheur. Nous avons acheté 2 taureaux aussi pour Pancar. La fermière nous fit un cours sur la culture du quinoa et aussi sur les pommes de terre ici spécialement enrobées d'une terre argileuse lors de la cuisson, excellent et thérapeutique pour le mal de ventre!

Sandrine restée dans Pancar fût vite envahie des enfants d'agriculteurs curieux et heureux de recevoir TShirts ou chaussure en cadeaux. Nos surplus seront c'est sûr bien utilisés !


Puis nous retrouvions enfin les berges du Titicaca. Dans le petit village de Llachon au bout d'une piste terreuse dans cette presqu’ile de CapaChica aux femmes magnifiquement couvertes de chapeaux à pompons multicolores. Nous y avons bivouaqués 2 nuits. Entourés de regards curieux et amusés.

Nous y avons croisé Franco un suisse italien bien sympathique, très étonné de nous voir ici dans ce coin perdu avec un Pancar immatriculé en France. Et aussi nous avons vraiment beaucoup aimé le contact avec ces Péruviens de cette presqu'ile serviables et très souriants ne refusant pas la photo bien au contraire et sans demander la moindre "propina". Nous prendrons d'ailleurs en stop qq unes de ces mamans adossées de leur bébé. Les jeunes-filles portent des bonnets très longs colorés et dès le mariage le chapeaux à pompons. Les codes de couleurs varies et les formes des chapeaux suivant les vallées, les iles, les villages...

C'est un vrai festival et il n'est pas prêt de s’arrêter !

Faire une collection de ces sombreros et vêtements serait sans aucun doute un témoignage fantastique de ce voyage Péruvien qui nous étonne plus de jour en jour... Une décoration ethnographique qui serait bien belle dans notre maison. Alors nous achetons quand c'est accessible et possible qq uns de ces chapeaux.

A Llachon nous avons pris contact avec un pécheur. Nous étions seuls à bord de sa barquette en route pour une heure de traversée vers l'ile Taquile. Mais la forte houle et "les trépidations de la machine", ne nous ont pas "fait monter d'autre désir" que celui de rentrer. Le pécheur aussi. Le coup de grâce fût les vomissements annonciateurs de la tourista de Titouan qui toucha depuis toute la famille, l'orage grondant termina notre décision.

L'après midi même (je suis têtu) j'avais cependant réservé un bateau plus confortable et à toit fermé pour nous emmener sereinement (la météo était bien grise et les rideaux de pluie avançaient vers nous) sur les fameuses iles flottantes d' Uros. Celles-ci plus dans l'intérieur de la baie se trouvaient plus à l’abri de la houle. Donc après qq sachets de Tiorfan et un repas frugal, nous étions à bord.

Nous ne sommes restés que 1:30h (et échappions de justesse à l'orage) sur l'une de ces nombreuses iles flottantes. Venant de Puno les premières iles accostées sont très touristiques (trop au dire des guides Routards et Lonely). Venant de Llachon les iles accessibles le sont moins et les gens moins préparés et donc plus sincères.

Nous étions donc seuls sur l'île avec ses habitants.



Nous avons été très impressionnés par la dureté de la vie de ces gens. Leurs enfants se rendent à l'école sur une autre ile flottante en utilisant seul ou en groupe une sorte de kayak en totora (le roseaux utilisé pour fabriquer les iles et les embarcations). Chaque ilot abrite environs 5 à 8 familles ! Le diamètre de l'île est d'environs 15m et sur la périphérie on y trouve les petites cabanes à touche-touche pour chaque famille. On y accoste en sautant et l'arrivée est "molle" sous le pied. C'est une sensation très curieuse de marcher sur ces ilots de totora. Il faut renouveler le sol tous les 20 jours. Une couche de tourbe forme le socle 1m sous le niveau de l'eau. Le fond du lac est à 7 ou 8m. Les iles sont ancrées par des troncs d'eucalyptus (nombreux autour du Titicaca) plantés à 5 ou 6 endroits reliés à d'autres poteaux plus au large de l'île (environs 30m). La houle forte encore, nous donna un aperçu des difficultés pour dormir que me comptait l'un des pécheur-chasseurs et père d'une famille de 5 enfants ! Les "mini" poissons (des perches même adultes ne dépassaient pas les 10cm) péchés chaque jour en fin d'après midi sont obligatoires pour nourrir la famille. Une journée sans pèche ou chasse et c'est la faim qui peut se faire sentir. Chaque famille possède son embarcation et son ou ses filets de pêche, les hommes chasses et pêches et les femmes réparent le filet et font la cuisine. Il ne semble pas qu'il y a une mise en commun des moyens et des fruits de la pèche ou de la chasse entre les familles partageant pourtant les qq mètres carrés d'une même ile. Mais je ne suis pas très sûr de ce point d'autant que les communautés voisines de qq km sur Taquile et Amantani (grandes iles volcanique), le coopératisme y est très usité.

Ce voyage sur ces iles flottantes de Uros qui inspirèrent la fabrication et l’odyssée du Kontiki, fût pour nous tous un moment très fort de ce voyage ! On y retrouve ici qq unes des manières de vivre des peuples isolés comme les nomades Dolgans du grand nord sibérien par exemple. Que j'espère un jour revoir (un autre choc en 1996) mais alors ce sera en famille !

Nous vous laissons regarder le diaporama :



A bientôt !

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